13 janvier 2023
L'extension de la carrière du Mormont (VD) par le cimentier Holcim a été validée par le Tribunal fédéral (TF). La zone détruite devra toutefois être comblée, ont estimé les juges, admettant ainsi partiellement le recours de trois associations environnementales.
Dans son arrêt, le TF indique que l'intérêt public lié à la production de ciment doit l'emporter, mais qu'il ne faut pas non plus ignorer la richesse de la colline du Mormont.
"Un trou gigantesque"
Selon lui, l'arrêt du TF n'est "ni vraiment une victoire, ni non plus une défaite". Le Mormont continuera d'être "mangé" par la carrière avec "d'énormes pertes en matière de paysage et de biodiversité". Les juges fédéraux ont toutefois aussi reconnu que le site était "précieux" et qu'il ne pouvait pas être détruit sans compensation.
Les modalités du comblement de la colline doivent être encore réglées. "Le trou sera gigantesque. Que va-t-on mettre à la place de la surface détruite ?", se demande Michel Bongard.
Importance nationale
S'il a admis le recours sur ce point, le TF souligne néanmoins que la production de ciment au Mormont, sur les hauteurs des villages de La Sarraz et d'Eclépens, est justifiée.
Holcim "très satisfait"
A ce titre, le groupe Holcim se dit "très satisfait" de la décision du TF. Celle-ci permet de reconnaître "l'importance toute particulière de notre site d'extraction de calcaire au Mormont, jugé d'intérêt national", relève François Girod, co-directeur de la cimenterie d'Eclépens, cité dans un communiqué.
Le responsable ajoute que certains projets du groupe, notamment "axés sur l'économie circulaire et la décarbonation", étaient suspendus au jugement du TF. "Nous allons à présent pouvoir aller de l'avant en vue d'atteindre les objectifs environnementaux ambitieux que nous nous sommes fixés", assure François Girod.
ZAD et initiative populaire
La carrière sur le Mormont est en service depuis le début des années 1950. Les matériaux venant à manquer, Holcim avait demandé une nouvelle extension de 200 m de large sur 600 m de long et 70 m de profondeur. Cette extension touche particulièrement le plateau de la Birette, au sommet de la colline.
Ce projet d'extension est combattu en justice depuis plusieurs années par les associations de défense de l'environnement, mais aussi lors de la retentissante Zone à défendre (ZAD) qui, entre octobre 2020 et mars 2021, avait vu des militants occuper la colline.
Sources : ATS/Keystone