
23 mai 2023
À Vufflens-la-Ville, la ferme du Goupil permet la production de 150 paniers de fruits et légumes hebdomadaires. Sur 1,5 hectare, David Bollier et ses troupes cueillent dans la bonne humeur.
Courges, épinards, mûres, framboises, tomates, poivrons, mélisse, menthe ou encore moutarde sauvage : à la Ferme du Goupil, il y en a pour tous les goûts. Maximilien, jeune homme à la teinture blonde - “c’est horrible, c’est pour me forcer à me couper les cheveux” - se promène entre les allées de fraises : “J’ai planté un paquet de fraises dans ma vie, jamais des aussi bonnes que celles-là”. Max est super heureux et fier de venir chaque jour à la ferme : “L’équipe est géniale, on traine ensemble après le boulot”.
En ce lundi matin, comme tous les lundis et les jeudis, l’équipe s’affaire pour préparer les paniers que les adhérents viendront chercher à partir de 15h30. À l’intérieur, on trouve des produits de saison. Cette semaine par exemple, des brocolis, des carottes, une laitue, des radis, de la mélisse citronnée, des oignons et de l’ail composent le panier.
Les adhérents optent pour un format, mini, moyen ou grand lorsqu’ils s’abonnent puis s’engagent pour un an. “C’est un fonctionnement qui concorde avec des gens qui ont de la flexibilité. On a une super satisfaction des clients” explique David Bollier, chapeau de paille vissé sur la tête, torse nu face au soleil tapant.
"Les micro fermes, ça nous faisait rêver"
Aussi, la ferme travaille avec quatre restaurants différents. Profitant de la température agréable, l’équipe coupe des oignons verts pour Doki Doki, l’un d’entre eux, spécialisé dans les ramens. Le but de la ferme est de travailler avec plus de restaurants.
À l’heure où les fermes sont de plus en plus grandes en suisses et où les petites surfaces agricoles ont des difficultés à prospérer, David et ses deux associés, Téo et Cédric, ont créé la Ferme du Goupil en mars 2021.
Les trois associés sont trois potes qui étaient ensemble à l’HEPIA (Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture) de Genève : “On veut participer concrètement à l’amélioration du système alimentaire qui a des failles. Les micro fermes, ça nous faisait rêver.” se souvient David.
Son objectif à l’avenir est de se rapprocher des 200 voire 250 paniers par semaine. Pour ça, il compte sur son équipe, qui, le repas du midi avalé, commence à remplir les paniers qui seront mis à disposition dans moins de deux heures. Les clients pourront venir les chercher dans la chambre froide de la ferme.
Miser sur la flexibilité
Sinon, ils pourront profiter du service de livraison - “c’est moi le service de livraison” rigole Elie, une apprentie - qui dispose les paniers notamment à la Brasserie du Château de Lausanne et dans un quartier de Renens.
Si les clients sont absents une semaine, ils peuvent prévenir et récupérer un panier de compensation la semaine suivante par exemple. S’ils veulent un rabais sur leur panier, ils peuvent venir aider l’équipe une demi-journée. S’ils ne sont pas contents du service, ils peuvent résilier leur abonnement pendant le premier mois. David mise sur la flexibilité : “Il peut y avoir des freins pour accéder à de la nourriture locale et bio. Si on peut les minimiser, c’est cool.”